
D’origine britannico-malgache, j’ai fait mes premiers pas dans le Sud-Ouest de Madagascar. Ma mère, issue du village de pêcheurs d’Anakao, m’a transmis la culture de la mer, un héritage qui a façonné mon enfance et m’a profondément lié à cet environnement. Mes études ont débuté au Collège Français de Tuléar, puis j’ai continué au Lycée Français de Tananarive. Après mon baccalauréat, j’ai choisi de m’envoler vers des horizons lointains, quittant ainsi mon Sud-Ouest natal et le canal du Mozambique qui a bercé mon enfance avec ses vents du sud fréquents et ses balades poussiéreuses en brousse. Ma destination : la France, où j’ai entrepris une formation centrée sur les domaines de la terre et de l’humain, devenant ainsi ingénieur en agro-développement international à l’ISTOM (École supérieure d’agro-développement international).
Mon choix de rejoindre l’ISTOM était motivé par le désir de relever les défis mondiaux des crises environnementales dont nous faisons face actuellement. La formation pluridisciplinaire d’ingénieur ISTOM m’a permis de saisir les liens entre la science et la société, de m’immerger dans la multiculturalité et de comprendre les problèmes dans leur ensemble grâce à une approche holistique, allant au-delà du prisme strictement scientifique, agricole ou social. Mon aspiration était de devenir un ingénieur sur le terrain, porteur de solutions pragmatiques prenant en compte les logiques et contraintes des divers acteurs impliqués, tout en préservant l’environnement. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai rejoint Ocean Farmers en tant que Responsable Technique, puis rapidement promu Coordonnateur Technique et de Production.
Mon intérêt pour l’aquaculture a été nourri pendant mes études et ma double identité Vezo a renforcé mon désir d’aider les communautés côtières. De retour dans mon pays d’origine, j’ai vu les défis de la pauvreté et de la raréfaction des ressources halieutiques. Je me suis engagé à collaborer avec ces communautés et à offrir des alternatives durables, en mettant en œuvre l’algoculture grâce au modèle d’aquaculture villageoise développé par Ocean Farmers. En deux années d’expérience, j’ai eu l’occasion de collaborer avec de nombreux acteurs engagés dans la protection et la préservation de l’environnement marin. Ensemble, nous avons œuvré pour développer un modèle de production aquacole écologiquement responsable, bénéfique tant pour la nature que pour les communautés.
L’algoculture est maintenant essentielle à la Stratégie Nationale pour le Développement de l’Aquaculture à Madagascar (SNDAM). Renforcer les partenariats entre les acteurs du secteur est crucial pour son développement durable et inspirant, démontrant l’harmonie entre développement économique et préservation de l’environnement. Alors que les années à venir seront cruciales, l’engagement en faveur de la préservation de la biodiversité marine et de la promotion d’une économie bleue durable demeure au cœur de cette initiative. Pour que cette filière prospère, il est essentiel de renforcer les partenariats entre les différents acteurs du secteur, créant ainsi un écosystème propice à l’innovation et à la croissance continue de l’algoculture à Madagascar. À mesure que ce secteur gagne en importance, il devient un exemple inspirant de la façon dont le développement économique peut s’intégrer harmonieusement à la protection de l’environnement.