18 tonnes de déchets collectés en 2022 et nettoyage des plages à Anakao

Ocean-Farmers a mis en place des mesures d’atténuation pour contrôler et prévenir l’accumulation des déchets plastiques non biodégradables sur ses sites et ses alentours. Un système de collecte et de contrôle des déchets issus de l’aquaculture est opérationnel afin de proscrire toute pollution sur l’environnement terrestre et marin. Le plan de gestion de déchet consiste à proposer aux fermiers un système les incitant à ramasser les divers matériels usagés issus des fermes (cordes, flotteurs, tube net, sac ciment, grillages plastiques…) et de les restituer à Ocean Farmers en échange d’un système de points qui leur permet par la suite de récupérer du matériel neuf.

Les fermiers vont ainsi collecter les matériels usagés (de leur ferme ou d’autres fermes) en mer et à terre. Ces déchets sont stockés dans des sacs puis une fois par semaine les techniciens d’Ocean Farmers effectuent la collecte des déchets. Au niveau de chaque site d’intervention d’Ocean Farmers a construit un enclos à déchets pour y stocker les déchets avant d’organiser leur évacuation vers Tuléar. Lorsque le stock de déchets sur site est suffisant, nous organisons via les boutres et camions l’évacuation de ces déchets vers Tuléar. Les déchets vont être traités par le CVSD (Centre de Valorisation et de Stockage des Déchets) de Tuléar financé et géré par la WHH Madagascar – Welthungerhilfe.

18 Tonnes de déchets issus de l’activité ont été collectés depuis 2 ans par Ocean Farmers.
85 % de ces déchets ont été recyclés : 1 % de déchets organiques en compostage, 84 % de déchet PET recyclé en pavé autobloquants commercialisables par WHH et 15 % de déchets d’origine minérale non recyclable ont été enfouis (sables, sels) dans des sites conformes et sécurisés par WHH.

En plus de ce mécanisme de gestion des déchets issus de l’activité, Ocean Farmers organise des opérations de nettoyage de plage deux fois par mois dans le village d’Anakao. Ocean farmers fournit le matériel nécessaire (pelles et râteaux) et effectue la communication pour mobiliser la communauté. Les déchets issus de ces grands nettoyages sont ensuite triés puis stockés dans les enclos à déchets.

La ferme de grossissement de concombres de mer à Morombe

Dans le cadre de Nosy Manga, la ferme de grossissement de concombres de mer est située à Ankokomadinike-Agnahitse, dans le Fokontany de Belavenoke, Commune rurale de Befandefa, District de Morombe. L’implantation d’enclos de grossissement de concombres de mer et d’une base-vie flottante sur un navire est prévue, comprenant des enclos communautaires. Le milieu récepteur est un platier récifal composé d’herbiers marins.

Indian Ocean Trepang fournit tout le matériel pour la construction des structures d’élevage et de gardiennage. A noter que 150 fermiers seront recrutés. L’achat des concombres de mer à un prix fixe dépendra de 2 critères : le taux de survie et le temps passé dans l’enclos. Une cotisation volontaire sera mise en place pour financer des projets de développement des villages à travers 3 piliers : l’eau, l’éducation et la santé.

Les apports du modèle d’algoculture villageoise contractuelle productive

Nous mettons à disposition des fermiers gratuitement l’intégralité des matériels et équipements indispensables à la mise en œuvre de leur activité (culture, récolte, séchage et conditionnement), garantissant ainsi la disponibilité et la qualité du matériel pour le fermier contractualisé, en fonction de ses performances, et cela, sans aucun coût.

Malgré les fluctuations régulières sur le marché international, Ocean Farmers offre aux fermiers un prix d’achat garanti et stable des algues. Les algues séchées par les fermiers, sont ensuite collectées et payées directement à 100% aux fermiers sur place dans le magasin OF installé sur chaque site. Nos équipes techniques, présentes sur site s’assurent d’effectuer un contrôle qualité de la production de chaque fermier lors de « la mise en sac » (contrôle présence de débris, sable, et taux d’humidité). Un code de contrôle qualité est inscrit sur chaque sac et permet d’assurer la traçabilité de la production.

Un système de primes / bonus de 100 MGA/kg est préétabli, en fonction de l’atteinte des objectifs de production globaux pour la totalité du village. Une dotation de riz destiné aux fermiers pour les quatre sites les plus performants est aussi prévu à chaque trimestre. Ainsi en plus du prix d’achat de l’algue sèche, les villages et les fermiers performants obtiennent régulièrement des revenus supplémentaires.

D’après Sylvia, algocultrice à Itanjona, Disctrict Antalaha « Initialement définie comme étant une activité secondaire, l’algoculture est devenue une activité principale et nous permet de subvenir à nos besoins. Un fermier peut gagner jusqu’à 600.000 MGA par semaine de vente d’algues séchées avec en moyenne 14 sacs de 30 kg d’algues par semaine. Par ailleurs, l’algoculture est une activité difficile et demande beaucoup de temps et d’efforts, mais les techniques sont faciles à assimiler. L’algoculture demande une régularité dans le travail afin de dégager des revenus à la hauteur de l’effort fourni. Cette activité rapporte beaucoup plus d’argent que la pêche ou une autre activité, à l’exception des cultures de rente saisonnière comme la vanille ou le girofle. Aussi, elle convient à notre mode de vie et contribue à la diminution des pressions exercées sur la biodiversité marine puisque le temps de pêche est maintenant réduit à la consommation.»

Interaction entre l’algoculture et les écosystèmes marins

Les sites et les zones de culture sont choisis dans le but de minimiser les impacts sur l’écosystème marin local, en tenant compte de la santé/ globalité du milieu, des habitats sensibles à forte valeur biologique ainsi que de la faune et la flore. La prise en considération de l’interaction avec l’écosystème marin global avoisinant les fermes d’algues, le souci de maintenir une densité de culture adaptée à la capacité de charge du milieu ; sont ainsi les piliers garantissant la réussite de l’activité et son intégration durable dans le milieu.

Les zones à haute valeur de conservation HCVs (mangroves, les récifs coralliens et les herbiers) ne sont pas utilisées pour la culture d’algues car non propices. Les aires protégées sont intégrées dans les Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Aquaculture (SAGA) et sont délimités par Ocean Farmers afin d’éviter les impacts anthropiques. D’après Findroson Duranto, Président de l’Association Milagnoriake (LMMA), Belo-sur-mer, District Morondava « La destruction des mangroves et des récifs coralliens a diminué depuis que les villageois pratiquent l’algoculture. Cela a permis la régénération des stocks de poissons dans la mer. »

Ocean Farmers a mis en œuvre le processus de SAGA pour planifier et organiser l’espace marin, en suivant une méthodologie en quatre étapes qui se déroule comme suit :
1- Concertation multisectorielle avec la communauté et tous les usagers de l’espace marin ;
2-  Soumission d’une planification et d’un aménagement spatial marin concerté et inclusive soumis aux autorités locales pour validation ;
3- Matérialisation du schéma d’aménagement à travers un balisage en mer (matérialisation couloirs de passage des pirogues…) ;
4- Élaboration d’un DINA en tant que convention collective pour garantir le respect des droits de chaque utilisateur pour éviter et réguler les conflits

Au travers du projet Nosy Manga, nous cherchons à mettre en évidence les effets positifs de l’algoculture sur les écosystèmes environnants et démontrer que l’algoculture a des effets régénérateurs sur les écosystèmes (refuge pour les juvéniles, contrôle l’acidité des océans…).

« Nos villageois ont commencé à cultiver des algues en 2015. Le projet Nosy Manga apporte à la fois un soutien technique et matériel aux algoculteurs. Je dirige la Commune de Belo-sur-mer depuis 2020, d’après mon constat, sur le plan social et économique, l’algoculture a apporté une source de revenus à de nombreux foyers. Les petits commerçants arrivent à vendre leurs produits car les villageois ont les moyens de s’approvisionner en nourriture. En général, nous n’avons pas de problème d’insécurité car les villageois travaillent et il n’y pas de vols. Le versement de ristourne pour la Commune nous permet de mener des projets de développement communautaires. Sur le plan environnemental, l’algoculture a favorisé la régénération des stocks de poissons dans la mer et la pêche a diminué » confie Fanoina Solo André, Maire de la Commune Belo-sur-mer, District Morondava.

Plan de contingence pour renforcer la résilience des fermes

Le fermier dans son activité d’algoculture est exposé à des risques climatiques et biologiques, tels que les cyclones, les maladies (biorisques) et les prédateurs. Face à ces aléas, Ocean Farmers apporte au réseau des fermiers des mesures (évitement, mitigation, diminution) pour renforcer la résilience des fermes. Ainsi les zones et les techniques de culture sont diversifiées qui est la première mesure garantissant la durabilité de l’activité. Un plan de contingence a été élaboré en tant que document-cadre détaillant les réponses à apporter aux risques récurrents pouvant subvenir sur les fermes.
 
Concrètement, sur le terrain, ces mesures se traduisent par :
1- Des relances de l’activité et des plans de multiplication de la biomasse, lorsque cela est nécessaire, mis en œuvre par Ocean Farmers, principalement par la fourniture de « boutures » aux fermiers touchés par des épisodes cycloniques ou des maladies telles que les Épiphytes et l’ice-ice ;
2- Des plans d’occupation des sites de culture avec un système de rotation saisonnière pour optimiser les implantations des fermes sur les zones les plus propices ;
3- Une communication régulière d’alertes et de bulletins météo à la communauté ;
4- Une mobilisation des techniciens, du matériel et des fermiers lors des épisodes de prolifération d’algues envahissantes, un phénomène devenu de plus en plus fréquent au cours de la dernière décennie en raison du changement climatique
5- Des cycles de formation sur site, visant à promouvoir et vulgariser les bonnes pratiques pour se prémunir des risques (bouturage, gestion des maladies…)
6- Des actions ponctuelles d’aide sociale aux communautés des fermiers lors d’événements majeurs (COVID, cyclone) via la distribution de PPN d’urgence

Ces actions ne sont que quelques exemples parmi d’autres, car la liste des risques est diversifiée. Ces mesures concrètes reflètent l’engagement d’Ocean Farmers à anticiper et à répondre de manière proactive aux défis environnementaux et biologiques, afin de garantir la résilience et la durablilité de l’activité et le maintien de la production des fermiers.